Coenobita rubescens
© Ian Nichols, île Bioko, Guinée Equatoriale. (http://www.iannicholsphotography.com/gallery-bioko-island/?)
Le Coenobita rubescens est une espèce répertoriée en 1884 par Greef mais il n'y a quasiment aucune information ni photographie formelle la concernant. Après quelques recherches, j'ai trouvé des photographies de bernard-l'hermite terrestres provenant d'Afrique occidentale, j'en conclue que ces spécimens sont sûrement des Coenobita rubescens, la seule espèce décrite comme présente en Afrique occidentale (il est tout de même possible que ces photographies soient celles d'une espèce encore inconnue). Nous remercions les photographes amateurs cités pour leurs contributions.
Publié en Septembre 2011.
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Le nom scientifique de l'espèce est Coenobita rubescens (Greef, 1884), tiré du latin "rubescere" qui signifie "qui rougit"; "ruber" signifiant "rouge" en rapport avec les couleurs rougeâtres qu'arborent les Coenobita rubescens.
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La répartition géographique du Coenobita rubescens est très limitée. En outre, il semble constituer l'unique espèce présente en Afrique de l'Ouest. Selon l'étude de Jacques Forest (campagne de la Calypso, 1966), il est observé au niveau du Golfe de Biafra : Guinée Equatoriale (île de Bioko et Annobón), à São Tomé et Principe (îles São Tomé, Rolas et Principe). Sa présence est évoquée au Nigeria par d'autres auteurs (information non vérifiée et douteuse). On peut penser que c'est une espèce essentiellement insulaire même si une présence moindre sur les côtes africaines (Cameroun, Nigéria, Guinée Equatoriale) n'est pas à exclure compte tenu de la proximité des côtes (un rapport signale sa présence à Victoria au Cameroun : Pagurides de l'Afrique Occidentale 1945-1946, Jacques Forest).
Carte de répartition géographique, Coenobita E-monsite.
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Le Coenobita rubescens est trouvé le plus souvent dans des zones proches de la côte au niveau des plages mais il peut pénétrer plus loin à travers les terres et ainsi se retrouver à des altitudes supérieures à 800 m. (Greef, 1884). Seul Coenobita peuplant l'Atlantique Oriental, il se trouve essentiellement sur quatre archipels volcaniques (Annobón, São Tome, Principe et Bioko). Or, ces quatre îles ont la même origine volcanique et sont situées sur la même chaîne tectonique que la chaîne du Cameroun. La présence du Coenobita rubescens est, selon toute vraisemblance, liée à la nature géologique et environnementale commune des quatre territoires qu'il occupe, sans qu'il soit possible pour l'instant de préciser les raisons d'une localisation aussi étroite (niche écologique sur un biotope particulier ?).
Biotope typique du Coenobita rubescens :
L'île Bioko est une île volcanique tropicale tout comme les trois autres îles de prédilection du Coenobita rubescens. © Anita Yantz, Flickr.
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Cette espèce semble vivre en colonie assez importante et a parfois été observée dans des petites galeries. L'instinct grégaire est prédominant à l'instar du Coenobita rugosus. Il utilise des coquillages terrestres et marins. Des spécimens ont été observés portant des tests d'oursins(N.B. : test = carapace calcifiée).
Comme toutes les espèces, le Coenobita rubescens est grégaire (ici à São Tomé). © Chuck Moravec, Flickr.
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Le Coenobita rubescens est omnivore et détrivore. Il semble avoir une alimentation variée comme toutes les autres espèces.
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En se basant sur les photographies, on peut établir des caractéristiques physiques particulières.
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L'espèce est de relative petite taille. Le plus gros spécimen pesé avait un poids de 48 g (Greef, 1884).
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Le Coenobita rubescens présente une coloration "rouge-foncé", "rouge-brique", brune ou "jaune-orangé" que ce soit à l'âge adulte ou juvénile. L'espèce semble arborer de nombreuses variations chromatiques dans les tons rougeâtres. A l'âge adulte, le Coenobita rubescens semble toutefois légèrement foncir et devenir brun ou rouge foncé avec parfois une coloration un peu plus claire ("jaune-orangé", beige ...) au niveau de l'extrémité distale des pattes et des pinces.
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La face interne des pattes et des pinces est typiquement plus claire, le plus "souvent jaune-orangé".
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Des rayures noires longitudinales caractéristiques sont présentes au niveau des pattes et des pinces chez les spécimens adultes.
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Les yeux sont de forme allongée et arrondie. Les pédoncules oculaires sont beiges ou "jaune-orangé". L'extrémité distale des yeux est noire.
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Les bases des antennes sont le plus souvent de couleur "jaune-orangé" ou brune (plus rarement rouge). Les extrémités des antennes médianes est rouge-brique.
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La pince gauche ne semble pas comporter de stries.
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De nombreux poils sensitifs (setae) parcourent l'exosquelette.
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De fines granulations brunâtres parsèment l'exosquelette à l'âge adulte.
© Joel Sartore, île Bioko (http://www.joelsartore.com/)
Photographies :
© Guy Colborne, São Tomé, lien intégré Flickr.
© Joel Sartore, île Bioko (http://www.joelsartore.com/)
© Zuzanas, Sao Tome (https://www.flickr.com/photos/105337944@N02/10265694126)
© Marat Assanov, Guinée Equatoriale (île Bioko). Intégré à partir de Flickr.
© Chuck Moravec, Flickr, Sao Tomé
© Anita Yantz, Flickr, île Bioko (https://www.flickr.com/photos/anitayantz/8438686919/in/photolist-dRGtC4?)
© Innamoo, Flickr.
Commentaires
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- 1. Fitis Le 14/01/2016
Merci pour l'info, je vais rajouter ça ! ;-) -
- 2. Marikar Le 14/01/2016
C. rubescens adoptent parfois des tests d'oursins pour protéger leur abdomen ;-)
https://books.google.fr/books/about/Biology_of_the_Land_Crabs.html?id=RR09AAAAIAAJ&redir_esc=y -
- 3. Fitis Le 18/02/2012
On ne la trouve pas encore dans le commerce. -
- 4. dauphin Le 10/02/2012
j'adore cette espece mais je ne sais pas ou en trouver peut tu m'aider
merci -
- 5. Kiwi Le 02/09/2011
Derien.
Oui, c'est sûr qu'on ne peut pas tirer de conclusion avec le peu de photographies existantes.. Je posais cette question car peut être que ce "qui rougit" aurait pu faire référence à une particularité de l'espèce.
Merci -
- 6. Fitis Le 02/09/2011
Merci pour ton commentaire !
Concernant le mot "rubescens", tout ce que je peux dire c'est qu'en latin, ça vient de rubescere, qui veut dire "qui rougit".
Je ne sais pas d'où vient l'inspiration du scientifique qui a donné ce nom d'espèce. C'est sûr que les photos ne montrent pas des spécimens de couleur rouge mais plutôt brune. Cependant, les juvéniles semblent un peu rouge brique quand même (cf. 5ème photo dans l'ordre). Enfin, j'ai trouvé tellement peu de photos que c'est difficile de se faire une idée sur la couleur générale de l'espèce.
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- 7. Kiwi Le 02/09/2011
Merci beaucoup pour cette page fitis!
C'est vraiment passionnant!
Sais tu a quoi fait référence rubescens, puisque visiblement, la coloration de l'exosquelette de cette espèce ne semble pas rouge...? -
- 8. Félix J.Wáng Le 25/07/2011
I read that C.rubescens is also considered as local delicacy by West Africans ( not sure in which country ). -
- 9. Fitis Le 23/07/2011
Thank you !
Yes, Coenobita rubescens indeed have have characteristics in common with Coenobita cavipes. Your pictures of Coenobita cavipes are very similar. -
- 10. Felix J.Wang Le 17/07/2011
Nice pictures ... and this is my first time to see the picture of Coenobita rubescens. They look like a mix of Coenobita compressus & Coenobita cavipes. Some people said that this species may be just a branch of subspecies of C.rugosus, but I think their physical characteristics are closer to C.cavipes. Merci Beaucoup !
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